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« La mémoire de Paoli est sacrée chez son peuple. En entendant parler de Napoléon, le cœur des Corses s’enfle d’orgueil ; mais au nom de Paoli, leur œil s’illumine, comme celui d’un fils au souvenir d’un noble père qu’il a perdu. Il est impossible qu’un homme après sa mort puisse inspirer à tout un peuple plus d’amour et de vénération que Pascal Paoli ; et si la gloire posthume est comme une seconde existence, cet homme le plus grand de la Corse et de l’Italie au 18ème Siècle est mille fois vivant, que dis je ? Il vit dans le cœur de tous les Corses, depuis le vieillard qu’il l’a connu jusqu'à l’enfant dans l’âme duquel on a gravé l’exemple de ses vertus. Il n’y a pas de nom plus noble que celui de Père de la Patrie. La flatterie l’a souvent prodigué et rendue ridicule ; en Corse, j’ai reconnu qu’il peut etre encore une vérité. » (Gregorovius , 1821-1891).


Précurseur oublié en matière constitutionnelle, champion de la liberté reconnu au siècle des lumières par JJ Rousseau, exemple des futurs révolutionnaires américains, modèle du jeune Bonaparte, référence du Général Washington…l’Histoire ne reconnaît pourtant aujourd’hui que le rang de personnage historique régional à Pascal Paoli.


Aujourd’hui aucun livre de droit constitutionnel ne fait mention du fait que Paoli écrivit dès 1755 une Constitution écrite proclamant la souveraineté du Peuple, établissant une séparation du Pouvoir entre le législatif et l’exécutif. Ces avancées furent saluées par les esprits brillants de l’époque comme Jean Jacques Rousseaux et par les souverains éclairés tels que Catherine II.


La première pierre des démocraties modernes fut posée en Corse, les faits historiques sont incontestables.


Plus tard, les révolutionnaires français, recevant Paoli à l’Assemblée Constituante lors de son retour d’exil londonien, salueront cette expérience politique.
Ce n’est pas exagérer d’affirmer que Paoli devrait trouver une place dans l’Histoire aussi importante que celle de Jefferson, de Benjamin Franklin, de La Fayette, et d’autres champions de la liberté qui d’ailleurs croisières sur leur chemin ce général Corse. Pascal Paoli n'appartient pas qu'à l'histoire des corses il appartient a l'Histoire universelle de la liberté.


Paoli ce n’est pas que cela. Il réussit l’exploit de transformer une colonie en Etat, non seulement par la Constitution, mais aussi par l’Université, la monnaie, ainsi qu’ une presse nationale. Le vide est immense. L’oubli dont est victime Paoli par les historiens internationaux est regrettable, sans doute les problèmes en Corse empêchent t ils une étude objective, lucide et surtout dépassionnée de la période. C’est pourquoi, ce site vous invite modestement à prendre connaissance de Paoli, de sa Corse, dans ce qu’il y eut de bon et de mauvais, mais en restant fidèle à l’Histoire. En effet, il n’existe aujourd’hui aucun site réellement complet, et surtout non politique relatant la vie du grand homme.


Le caractère partisan de certains sites, et la récupération de la figure de Paoli par des idéologues est regrétable. Paoli fut aussi bien l'adversaire de de la France (1768-1769) que son ami en pleine Révolution (discours devant la Constituante, 1789). Il ne confondait pas liberté et indépendance. C'est le sens de ce site, montrer l'histoire telle qu'elle fut, et pas telle que nous voudrions qu'elle soit. La période et le personnage sont infiniment plus complexes que les raccourcis politiques contemporains.


S’il demeure si populaire aux yeux des Corses malgré toutes ces années, c’est qu’il fut un homme d’Etat ayant fait passé le bien de sa Patrie avant son bien propre. Ceci fut bien décrit par l’écrivain James Boswell lors de son retour de Corse en 1765.


Si la complaisance dans le passé est un sentiment que tout peuple désireux de progrès doit éviter, la méconnaissance de son passé est un vide dangereux, source de bien des maux. Notre histoire a forgé notre identité, nous permettant de savoir d’ou nous venons, sa connaissance nous éclaire sur l’avenir, sur les écueils que nous devons éviter et nous redonne espoir dans les période ou le doute devient aussi infranchissable que l’abîme. Savoir que nous avons accompli de grandes choses ne sert que si cette connaissance peut nous pousser à en accomplir d’autres encore.


Si ce site ne devait servir que la nostalgie et devait nourrir l’idée d’un retour vers un « age d’or » perdu alors il n’aura servit à rien, si au contraire ce site pouvait éclairer l’avenir à la lumière du passé, alors la tache sera accomplie.