QUATRIÈME PARTIE : Le Royaume Anglo-Corse ; 1794-1796

La Constitution du Royaume prévoit que le Roi Georges III est le souverains mais que la Corse fait figure de « Etat associé ».
L’exécutif est composé d’un « vice Roi » et d’un Conseil d’Etat. Le veto sur les actes législatifs est possible.
Le législatif est incarné par un Parlement, élu au suffrage censitaire avec une limite d’age de 25 ans. Sur ce plan, la Constitution de 1755 apparaissait comme plus démocratique, l’accès à la Diet général était plus universelle.
Aussi les emplois reviennent qu’aux seuls Corses, ainsi qu’ils le réclamaient dès 1789.
Enfin la Constitution apparaît comme très moderne sur le plan des libertés fondamentales puisqu’elle reconnaît la liberté de la presse, la liberté religieuse, et le droit de pétition. La règle de l’habeas corpus est instituée dans l’île.

Quant à Paoli institué « Père de la Patrie », il ne dispose d’aucun poste. Il espérait être le Vice Roi, sans doute ce situe ici une erreur grave de la part des Anglais qui compromettait sans doute dès l’origine l’avenir du Royaume Anglo-Corse.
Aussi les postes clefs sont essentiellement occupés par des Anglais.

Paoli est accusé par Elliot de conspiration alors qu’il n’est qu’un vieille homme diminué.
Les troubles se multiplient. Il est demandé à Paoli de retourner en Angleterre car selon le Roi, sa présence perturbe le fonctionnement des institutions du Royaume.
« Au point ou en sont les choses, son séjour en Corse est incompatible avec le maintien du gouvernement Anglais ».


Paoli, faisant encore passé le bien de la Patrie devant le sien, accepte à contre cœur. Il s’agit de son dernier exile, il ne reverra plus jamais la Corse jusqu'à son décès. Il quitte la Corse le 14 octobre dans l’indifférence générale. Ainsi que l’écrit Antoine Marie Grazianni, cet exil ne ressemble pas à l’autre d’autant plus que Boswell est mort en 1795.

Les anglais quittent la Corse en 1796, delà la France revient sous la conduite de Bonaparte.
Le Royaume Anglo-Corse n’aura vécu que deux années, sans doute aujourd’hui les habitants de l’Angleterre ignorent tout de cette union tant il manque un ouvrage écrit dans leur langue susceptible de leur raconter cette période de leur histoire.